Une française mise en prison à Madagascar

L'hospitalisation :

Mon admission à l'hôpital fût faite dans la fin de l'après midi ; accompagnée de 3 pénitenciers qui me garderont par la suite 24 heures sur 24, je me dirige vers ma chambre, ou plutôt nos chambres car mon escorte était telle qu'il fallait 2 chambres pour y loger tout le monde.

Une adorable infirmière m'accueille au troisième étage du bâtiment, sans me juger, sans me poser aucune question elle fait mes premiers soins, cette nuit là, j'ai pu dormir pour la première fois depuis plusieurs semaines dans un lit.

     J'étais devenue sauvage, méfiante, la moindre personne qui rentrait dans ma chambre, ce monde était nouveau pour moi, bien meilleur que celui de la prison, certes, mais j'étais constamment  craintive …

Le stress était permanent, on continuait à me convoquer au tribunal, devant Madame le Juge, malgré ma santé fragile, il fallait parfois rester 5 , 6  heures à attendre dans un couloir, je tenais à peine debout, mais il fallait bien que l'enquête continue. Et puis les pénitenciers me trouvaient toujours un coin de banc pour m'assoir. Je voyais Serge, on se rencontrait  seulement au tribunal quel plaisir de pouvoir partager quelques mots . Les interrogatoires terminés, je rentrais à l'hôpital et Serge, lui, retournait en prison, cela était toujours difficile de le voir partir dans le camion des détenus.

 Malgré que je fus très bien accompagnée dans cette épreuve, je suis tombée dans la déprime, je ne pouvais plus supporter ce dur combat, l'attente d'une liberté provisoire , tous ces traitements pour mes problèmes de santé , j'avais les bras violets par toutes ces piquûres, et la mémoire qui disparaissait à cause de tous ces calmants ... Alors un jour , j'ai pensé à mes enfants , à mes amis à ma famille , et je me suis dit que je ne voulais pas devenir un boulet pour eux , que je préférais qu'ils me savent morte plutôt qu'en prison ... On m'a retrouvé dans un semi coma , par prise de médicaments. Mes pénitenciers ont averti les médecins , mais je ne me rappelle de rien à part de mon réveil le lendemain ...